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1 Lettre 1 Sourire au G500 : l’engagement citoyen en action

Ce week-end, l’association 1 Lettre 1 Sourire a participé au Sommet Citoyen G500, organisé à Lille. Cet événement inédit visait à rassembler pour réfléchir aux politiques publiques de demain. L’ambition était claire : replacer l’engagement citoyen au cœur des décisions politiques, en donnant la parole à ceux qui s’engagent sur le terrain. Nous y avons porté haut nos convictions, notre expérience, et une série de propositions concrètes – et avons eu la joie de recevoir un prix saluant notre contribution.

Parmi les mesures défendues par l’association, la première visait à réformer le service civique en instaurant deux statuts distincts. Aujourd’hui, le dispositif ne propose qu’un seul modèle d’engagement, or tous les jeunes n’ont ni les mêmes aspirations, ni les mêmes contraintes. Le premier statut que nous proposons serait un service civique dit « classique », ouvert aux jeunes souhaitant s’engager sans responsabilités hiérarchiques. Il offrirait la possibilité de contribuer à des missions utiles sans pression de gestion ou de coordination, avec un accompagnement de proximité. Le second serait un service civique « à responsabilité », permettant à des jeunes plus expérimentés ou volontaires d’encadrer des projets, de co-animer une équipe ou de prendre part à des décisions stratégiques, dans le cadre d’un parcours professionnalisant. Cette double porte d’entrée permettrait de rendre le service civique plus inclusif, plus souple, et mieux adapté à la diversité des parcours.

Autre proposition forte portée par notre équipe : faire entrer l’engagement citoyen dès l’école primaire. Trop souvent, les notions de solidarité, de coopération ou d’initiative citoyenne ne sont abordées qu’au collège ou au lycée, et rarement de façon concrète. Nous pensons au contraire que c’est dès le plus jeune âge qu’il faut commencer à forger une conscience citoyenne. À travers des ateliers d’écriture intergénérationnelle, des projets locaux à petite échelle ou encore des temps d’échange sur les gestes solidaires, les enfants pourraient se familiariser avec l’idée qu’ils peuvent, eux aussi, avoir un impact positif sur la société. Ces initiatives, menées en lien avec les enseignants et les collectivités, seraient des occasions d’ancrer l’école dans la vie réelle.

La question du vieillissement et du rôle des aidants a également été au centre de notre plaidoyer. Nous avons proposé de faciliter le télétravail lorsqu’il est effectué depuis le domicile d’un senior dépendant. De nombreux salariés assurent aujourd’hui un rôle d’aidant familial, souvent en silence et au prix d’un épuisement physique et mental. Le fait de pouvoir télétravailler auprès de leur proche – sans devoir poser de congé – offrirait une respiration, une souplesse salutaire et une reconnaissance implicite de leur rôle. Ce dispositif, peu coûteux pour les entreprises, pourrait être intégré dans les accords d’entreprise ou faire l’objet d’un droit encadré. Il s’agirait d’une mesure simple, pragmatique, et profondément humaine.

Dans la continuité de notre mission de lutte contre l’isolement, nous avons également proposé l’institutionnalisation des jumelages entre maisons de retraite et structures locales. Aujourd’hui, de nombreuses initiatives existent mais restent isolées. Nous imaginons un modèle structuré, où chaque maison de retraite serait jumelée avec une école, une université, un club de sport ou une entreprise. Ces partenariats seraient réguliers, coordonnés, et parrainés par une entreprise de proximité qui apporterait un soutien logistique ou financier. Pour les résidents, ce serait une ouverture sur le monde et une stimulation précieuse. Pour les jeunes ou les usagers des autres structures, ce serait l’occasion d’apprendre de l’expérience de leurs aînés. Pour les entreprises, ce serait un ancrage local valorisant ainsi qu’un véritable engagement sociétal. En somme, une dynamique gagnant-gagnant.

Sur un autre plan, plus structurel, nous avons défendu la création d’une carte et d’une application unifiées pour l’ensemble des transports en France. Aujourd’hui, chaque réseau possède son propre système de tarification, d’abonnement, d’interface numérique. Cela freine la mobilité, complique les déplacements et exclut de nombreux usagers. Nous proposons un outil unique, inspiré du modèle néerlandais, qui permettrait de voyager partout en France – en train, en métro, en bus, à Paris comme en province – avec une seule carte et une seule application. Ce système permettrait aussi d’accéder à des services de mobilité comme le vélo ou la trottinette, via un tarif commun et une gestion centralisée. Il s’agirait d’une avancée majeure pour l’inclusion, l’accessibilité, et la simplification du quotidien.

Enfin, nous avons mis en lumière un exemple innovant venu de Taïwan, où les batteries de véhicules électriques – voitures comme scooters – sont uniformisées et interchangeables. Là-bas, il est possible de déposer une batterie vide et d’en récupérer une pleine dans des boulangeries, des cafés ou des supermarchés. Ce système « d’échange rapide » permet de pallier l’un des principaux freins à l’adoption des véhicules électriques : le temps de recharge et l’angoisse de la panne. En France, un tel modèle – fondé sur la standardisation des batteries et un maillage territorial dense – permettrait de favoriser l’usage de véhicules propres tout en facilitant la vie des usagers. Il ouvrirait aussi de nouvelles perspectives pour les commerces de proximité, qui deviendraient des points relais d’un nouveau service d’intérêt général.

Le G500 a été pour nous une aventure humaine et collective, une parenthèse d’intelligence citoyenne, mais surtout un tremplin. Nous repartons avec l’envie de transformer ces idées en projets, ces projets en réalités, et de continuer à faire entendre la voix des jeunes engagés. Nous aspirons à l’obtention d’une mobilisation plus ambitieuse, pour une société solidaire, connectée, et portée par toutes les générations.

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